Les élèves de Lucien Simon

La liste ci-dessous regroupe ceux des artistes, ayant été admis aux Beaux Arts ou aux académies indépendantes, élèves sur plusieurs années, ou auditeurs libres, que nous avons pu identifier, et qui fréquentèrent les ateliers successifs de Lucien Simon, avec les lieux et dates de l’enseignement reçu quand ils ont pu être précisés, sous toutes réserves, des omissions/erreurs étant toujours possibles, et à compléter (notamment par les lecteurs avertis de ces pages…que nous remercions par avance*).

Ceux de ses élèves qui ont évoqué leurs années d’apprentissage, ont en commun une profonde estime pour celui qu’ils ont appelé leur maître. Certains d’entre eux ont eu la chance de bien le connaître, d’autres ont eu aussi l’opportunité d’apprendre des notions complémentaires auprès de plusieurs maîtres. Ces grands professeurs contemporains se connaissaient entre eux et parfois conseillaient à leurs élèves des expériences différentes. Ainsi de nombreux élèves ci-dessous mentionnent dans leurs écrits, mémoires et autres correspondances, avoir fréquenté les ateliers de plusieurs maîtres outre Lucien Simon, tels que René Ménard, Jacques-Emile Blanche, Maurice Denis, René Prinet, Jean-Paul Laurens.

Liste mise à jour en mars 2021

Elèves Lucien Simon

Abréviations utilisées : ENSBA : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts ; Académies : Julian, Colarossi, de la Grande Chaumière ; GFN : Groupe des Forces Nouvelles.

*Ci-dessous les dernières découvertes d’élèves

Au Musée d’Orsay, le Modèle Noir du 26 mars au 21 juillet 2019

L’Association Lucien Simon a été sollicitée pour prêter une photo de l’atelier de Lucien Simon datant de 1930.

L’exposition s’intéresse principalement à la question du modèle, et donc du dialogue entre l’artiste qui peint, sculpte, grave ou photographie et le modèle qui pose. Elle explore notamment la manière dont la représentation des sujets noirs dans les oeuvres majeures de Théodore Géricault, Charles Cordier, Jean-Baptiste Carpeaux, Edouard Manet, Paul Cézanne et Henri Matisse, ainsi que des photographes Nadar et Carjat, évolue.


L’enseignement de Lucien Simon

Lucien Simon consacra beaucoup de temps et d’intérêt à l’enseignement. André Cariou, dans son ouvrage sur Lucien Simon de 2002 aux éditions Palentines, explique bien cette activité qui pris toute son ampleur à partir de 1923. Il fut alors nommé professeur de peinture aux Beaux-Arts, après avoir enseigné une vingtaine d’années à la Grande Chaumière et fait des corrections dans d’autres ateliers.

Grâce aux souvenirs d’élèves comme Brianchon, Leguelt ou Dunoyer de Segonzac, on connait mieux l’activité de Lucien Simon à la Grande Chaumière, 14 rue de la Grande Chaumière. Depuis 1904, il assure deux cours, celui d’académie et celui de composition d’esquisses et de carton, dans cette académie, essentiellement fréquentée par des étrangers.

Mais cela ne peut être comparé à son activité de professeur, chef d’atelier de peinture, à l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts, où il est nommé en 1923. Il laissera à plusieurs générations, jusqu’à sa retraite en 1936, le souvenir d’un enseignant particulièrement apprécié, disponible, ouvert au dialogue avec les nouvelles générations. Les historiens de l’enseignement artistique ont souvent comparé Lucien Simon à Gustave Moreau, qui s’illustra, en particulier par les encouragements apportés à ses élèves, les futurs « fauves ».

Lucien Simon, (c) Editions Palantines, 2002

Un enseignement rigoureux mais assez libre

Vers 1930, il emmenait volontiers ses élèves, travailler sur site, en plein air. Il a tiré lui-même le thème d’une de ses peintures suite à une sortie de Paris en train, jusqu’à la Gare de Chaville.

Atelier aux champs, la gare de Chaville, Lucien Simon

Atelier aux champs, la gare de Chaville – 1930
Huile sur toile, 162 x 218 cm
Collection particulière

Il sera intéressant de faire une recherche parmi ses élèves pour comprendre quel aura été son apport.
Ces quelques photos de ses ateliers sont présentées ici comme un début de recherche d’élèves ayant poursuivi une carrière d’artiste après son enseignement.

Lucien Simon et ses élèves à la Grande Chaumière

Lucien Simon et ses élèves à la Grande Chaumière

Lucien Simon avec ses élèves dans le jardin de l’école des Beaux-Arts

Lucien Simon avec ses élèves dans le jardin de l’école des Beaux-Arts

Lucien Simon et ses élèves vers 1930

Lucien Simon et ses élèves vers 1930

Lucien Simon et ses élèves

Lucien Simon et ses élèves

Le Jury aux Beaux-Arts. De gauche à droite : n°1 Edmond Aman Jean, n°4 Ernest Laurent, n°5 Maurice Denis, n°6 George Desvallières, n°7 Lucien Simon

Le Jury aux Beaux-Arts. De gauche à droite : n°1 Edmond Aman Jean, n°4 Ernest Laurent, n°5 Maurice Denis, n°6 George Desvallières, n°7 Lucien Simon

Tito Salas, 1887-1974, Vénézuélien, élève de Lucien Simon

Annick Fleitour, journaliste, nous fait l’honneur de nous communiquer le très bel article qu’elle a rédigé sur Tito Salas pour Bretagne Magazine 

Tito Salas

(1887-1974) 

jeune élève vénézuélien de Lucien Simon

Grâce à une bourse de l’état vénézuélien, le jeune Tito Salas, âgé de dix-sept ans, quitte son Caracas natal et débarque à Paris en 1905 pour y suivre un enseignement artistique. Il fréquente l’Académie Julian et La Grande Chaumière et a pour professeurs Prinet, Courtois et Simon. Dans la correspondance qu’il adresse à sa famille (qui a été publiée en février 1909 par le journal La Alborada), le tout jeune homme relate à sa famille, par le menu, son séjour à Paris. D’abondantes mentions concernant Lucien Simon émaillent les nombreuses lettres de Tito et traduisent le respect de l’élève pour celui qu’il considère comme son maître. Tito Salas se laisse convaincre par Lucien Simon de suivre une « académie » d’été à Loctudy en Pays bigouden, où « chaque semaine Simon corrige les figures de plein air et Dauchez les paysages. » Durant ce séjour, Salas engrange croquis et pochades pour un tableau qu’il travaillera l’hiver suivant dans son atelier parisien et présentera au Salon de 1906. Cette toile, Embarcas de papas (Embarquement des pommes de terre), remarquée par la critique, lance véritablement la carrière de l’artiste qui deviendra quelques années plus tard un peintre majeur du Venezuela. Parmi ses toiles bretonnes, la filiation avec Lucien Simon est évidente. Toute sa vie durant, l’artiste latino-américain gardera un contact épistolaire avec son maître et lui rendra visite au moins à deux reprises en Bretagne et à Paris.

Article Bretagne Magazine- Annick Fleitour

Gyula Czimra, 1901-1966, Hongrois, élève de Lucien Simon

Anna Kopocsy, Historienne d’art Hongroise, nous a fait découvrir Gyula Czimra et nous a transmis une biographie du peintre.

Budapest, 1901-Budapest, 1966

Pendant les années où il travailla comme dessinateur industriel, au milieu des années 1910, il suivit les cours de dessin du soir de l’Ecole des Arts appliqués. En 1923, il se rendit à Paris où il fut l’élève de Lucien Simon à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (1924-25). En 1924 il travailla avec Jenő Paizs Goebel à Barbizon. Grâce au succès de son exposition à Paris (Galerie du Zodiaque, 1926), il passa encore deux ans (avec interruptions) dans la capitale française. Après son retour au pays, il travailla à la colonie d’artistes de Szentendre tous les étés entre 1929 et 1932. A côté de ses sculptures sur bois créées à cette époque, sa peinture se caractérisa également par un monde de couleurs expressif qui reflète l’influence de l’exposition de Gauguin à Bâle et par un type de représentation décorative à plan horizontal. Après son mariage, il s’installa à Rakoshegy, un des arrondissements périphériques de Budapest (1934). Son attention se porta de plus en plus sur son environnement immédiat, le microcosme de l’intérieur, qui, après 1945, devint presque le thème exclusif de sa peinture.

I have copy this CV from this trilingual book: Barbizon francia és magyar ecsettel. Szentendre 2007.

https://library.hungaricana.hu/hu/view/MEGY_PEST_Katalogus_05_barbizon/?pg=0&layout=s


Agagnehu Engida, 1904-1947, Ethiopien, élève de Lucien Simon

Lola Mirti prépare un projet de thèse sur la formation artistique en Ethiopie : de la circulation de quelques peintres en Europe jusqu’à l’établissement de l’école des Beaux-Arts d’Addis-Abeba (1889-1974).

En voici sa présentation:

 
Agagnehu Engida, originaire du nord de l’Ethiopie, a été envoyé en 1926 à Paris à la demande d’Haïlé Sélassié Ier, dernier empereur du pays, pour poursuivre sa formation de peintre.
Refusé dans un premier temps à l’École des Beaux-Arts de Paris, il entre ensuite à l’Académie de la Grande Chaumière, en même temps qu’il suit des cours du soir à l’atelier des Beaux-Arts de Montparnasse. Un an plus tard, il tente une seconde fois le concours des Beaux-Arts de Paris après avoir été en classe préparatoire à l’Académie Julian ; il réussit cette fois-ci. Mais alors qu’il est en deuxième année de classe, le jeune peintre est contraint de rentrer en Ethiopie sur ordre de l’empereur. A son retour, il est chargé de nombreuses commandes impériales à commencer par les peintures murales du Parlement d’Addis-Abeba (capitale du pays). Par ailleurs, Agagnehu Engida a été un informateur de Marcel Griaule en France et en Ethiopie, dans le cadre de plusieurs missions ethnographiques, dont celle de Dakar-Djibouti (1931-1933). Il a également dessiné les timbres de la poste éthiopienne et les costumes de l’armée dans les années 1930.
 
 
Bien que peu d’œuvres de ce peintre subsistent à ce jour, il est considéré comme l’un des peintres importants de l’histoire de la peinture éthiopienne, notamment pour son introduction à la modernité et au réalisme académique. Trois peintures sont connues actuellement, son autoportrait ainsi que le portrait d’une femme inconnue, conservées au Musée National d’Ethiopie, et un second portrait d’une femme elle aussi inconnue, découvert en 2009 dans une collection particulière aux Etats-Unis. L’un des enjeux de ma recherche sera justement de localiser d’autres œuvres et d’établir, si possible, un catalogue raisonné. 
 
Si vous souhaitez en savoir plus, voici quelques notices complémentaires : 
– un article publié en novembre 1931 dans le journal « Le Courrier d’Ethiopie », introduit Agagnehu Engida dans le cadre d’une exposition organisée à Addis-Abeba (voir la colonne « Le premier prix du portrait au Salon des Artistes amateurs) : Le Courrier d’Éthiopie : journal d’informations hebdomadaire, renseignements commerciaux du carrefour de la mer Rouge, Éthiopie & pays limitrophes… | 1931-11-20 | Gallica (bnf.fr)
– une courte biographie en anglais publiée récemment, pp.112-114 : Dictionary of African Biography – Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates – Google Livres