Agagnehu Engida, 1904-1947, Ethiopien, élève de Lucien Simon

Lola Mirti prépare un projet de thèse sur la formation artistique en Ethiopie : de la circulation de quelques peintres en Europe jusqu’à l’établissement de l’école des Beaux-Arts d’Addis-Abeba (1889-1974).

En voici sa présentation:

 
Agagnehu Engida, originaire du nord de l’Ethiopie, a été envoyé en 1926 à Paris à la demande d’Haïlé Sélassié Ier, dernier empereur du pays, pour poursuivre sa formation de peintre.
Refusé dans un premier temps à l’École des Beaux-Arts de Paris, il entre ensuite à l’Académie de la Grande Chaumière, en même temps qu’il suit des cours du soir à l’atelier des Beaux-Arts de Montparnasse. Un an plus tard, il tente une seconde fois le concours des Beaux-Arts de Paris après avoir été en classe préparatoire à l’Académie Julian ; il réussit cette fois-ci. Mais alors qu’il est en deuxième année de classe, le jeune peintre est contraint de rentrer en Ethiopie sur ordre de l’empereur. A son retour, il est chargé de nombreuses commandes impériales à commencer par les peintures murales du Parlement d’Addis-Abeba (capitale du pays). Par ailleurs, Agagnehu Engida a été un informateur de Marcel Griaule en France et en Ethiopie, dans le cadre de plusieurs missions ethnographiques, dont celle de Dakar-Djibouti (1931-1933). Il a également dessiné les timbres de la poste éthiopienne et les costumes de l’armée dans les années 1930.
 
 
Bien que peu d’œuvres de ce peintre subsistent à ce jour, il est considéré comme l’un des peintres importants de l’histoire de la peinture éthiopienne, notamment pour son introduction à la modernité et au réalisme académique. Trois peintures sont connues actuellement, son autoportrait ainsi que le portrait d’une femme inconnue, conservées au Musée National d’Ethiopie, et un second portrait d’une femme elle aussi inconnue, découvert en 2009 dans une collection particulière aux Etats-Unis. L’un des enjeux de ma recherche sera justement de localiser d’autres œuvres et d’établir, si possible, un catalogue raisonné. 
 
Si vous souhaitez en savoir plus, voici quelques notices complémentaires : 
– un article publié en novembre 1931 dans le journal « Le Courrier d’Ethiopie », introduit Agagnehu Engida dans le cadre d’une exposition organisée à Addis-Abeba (voir la colonne « Le premier prix du portrait au Salon des Artistes amateurs) : Le Courrier d’Éthiopie : journal d’informations hebdomadaire, renseignements commerciaux du carrefour de la mer Rouge, Éthiopie & pays limitrophes… | 1931-11-20 | Gallica (bnf.fr)
– une courte biographie en anglais publiée récemment, pp.112-114 : Dictionary of African Biography – Emmanuel Kwaku Akyeampong, Henry Louis Gates – Google Livres