Esquisse biographique
Lucien Simon, né à Paris en 1861, quelques années avant la guerre de 1870, est mort en 1945, quelques semaines après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir hésité entre une carrière scientifique et une œuvre littéraire, il s’est consacré très vite à la peinture.
L’enseignement de quelques grands maîtres
Sa formation artistique a été moins assurée par l’enseignement académique traditionnel que par l’étude attentive des grands maîtres anciens et surtout de ceux qui ont exercé la plus grande influence sur lui, tels que Franz Hals, Vélasquez, Tintoret, Tiepolo, au Louvre et dans les grands musées étrangers.
Ses premiers envois au Salon des artistes français (salon unique à l’époque), à partir de 1885, n’avaient pas été très remarqués. Son mariage avec Jeanne Dauchez, qui partage son goût pour la peinture et se fera connaître par son propre talent de portraitiste et de décoratrice, lui fait découvrir la Bretagne qui le séduit par ses lumières changeantes, ses paysages, sa population de marins et de paysans aux costumes colorés, dont il tirera toute sa vie une source toujours nouvelle pour son œuvre.
1900, un tournant dans la reconnaissance de son travail
L’un des tableaux qui assurèrent sa réputation, Procession à Penmarc’h, acquis par l’État au Salon de la société nationale des beaux-arts (récemment créé par un groupe de peintres désireux de s’affranchir de l’académisme de règle au Salon des artistes français et que Lucien Simon avait rejoint rapidement), n’a cessé de figurer depuis au musée du Luxembourg puis au musée d’Orsay.
De grandes compositions de l’époque ont retenu l’attention de musées importants.
Entre les deux guerres, une production abondante et une palette qui s’éclaircit
Son œuvre se développe dans des domaines plus étendus, des portraits de sa femme, de ses enfants, de ses amis peintres,… des scènes populaires, fêtes costumées, scènes de bal ou de cirque.
Voir un aperçu des thèmes du peintre
Des croquis ou peintures rapportés de ses nombreux voyages en Italie, Espagne, Maroc, Algérie, États-Unis, Argentine, mais aussi de grandes compositions murales comme celles d’un grand escalier du Sénat, de plusieurs églises, du pavillon du grand-duché du Luxembourg à l’Exposition internationale de Paris en 1937, du cercle naval de Toulon, etc.
Une longue carrière entre renommée et indépendance
Très éloigné des peintres officiels de son époque (dits « pompiers ») et ami de nombreux artistes de talent de sa génération tels Charles Cottet, Émile-René Ménard, George Desvallières, Maurice Denis, René-Xavier Prinet, son beau-frère André Dauchez, etc., il ne s’est jamais rallié aux modes ni aux théories des mouvements artistiques qui se sont succédé dans cette longue période.
Les historiens et critiques d’art ont eu des difficultés à le situer parmi les tendances de l’époque. Lucien Simon a néanmoins joué un rôle important en laissant une œuvre abondante et variée, marquée par un style personnel. En témoignent ses peintures dans les collections privées et dans les musées comme Orsay et le Petit-Palais, mais aussi en France, ceux de Lyon, Rennes, Reims, Rouen, Saint-Quentin, Colmar, Mulhouse, Quimper… et à l’étranger Moscou, Saint-Pétersbourg, Venise, Madrid, Stockholm, Budapest, Philadelphie, Chicago, Pittsburgh, Tokyo et Kurashiki au Japon, Buenos Aires en Argentine…
Il exposa régulièrement au Salon de la société nationale des beaux-arts, fut un des fondateurs du Salon des Tuileries, participa à de nombreuses expositions à l’étranger et dans des galeries.
Il fut élu à l’Académie des beaux-arts en 1927 et nommé membre du Conseil supérieur des musées nationaux en 1928. L’Institut lui confie la direction du musée Jacquemart-André de 1936 à 1943.
Par ailleurs, il a consacré beaucoup de temps à éveiller et encourager le talent de jeunes artistes par son enseignement. Il exerça à l’académie de la Grande Chaumière à partir de 1903 et à l’École supérieure des beaux-arts de Paris où il fut nommé professeur de peinture en 1923.
En savoir plus sur l’enseignement de Lucien Simon
Après une période de relative indifférence, l’attention est revenue sur son œuvre depuis quelques années. De belles expositions lui ont été consacrées : à la galerie Philippe Heim, à Paris en 2002, et surtout au musée des Beaux-Arts de Quimper en 2006. Cette dernière exposition a été accompagnée de la réédition du livre d’André Cariou qui fait référence aujourd’hui sur Lucien Simon.