La Voile bleue à Venise

La Voile Bleue - 1912 Huile sur toile, 228 x 150 Venise, Ca’Pesaro, musée d’Art moderne et contemporain

La Voile Bleue – 1912
Huile sur toile, 228 x 150 Venise, Ca’Pesaro, musée d’Art moderne et contemporain

Aller à Venise pour un amateur de peinture c’est avoir rendez-vous avec les peintres des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; Giorgione, Titien, Tintoret, Véronèse, Canaletto, Guardi, Tiepolo et tant d’autres… au palais des Doges, à l’Accademia, à la Scuola grande di S. Rocco (c’est là que sont les plus somptueux Tintoret) et dans tant d’églises et de palais.

Mais si l’on s’arrête le long du grand canal au Ca’ Pesaro, palais abritant le Musée d’art moderne, on peut aussi y voir en bonne place un grand tableau de Lucien Simon, « La Voile bleue » ou « La Voile ». Le musée l’intitule « La Barca » ou « The Boat » ou « Le Bateau » selon le cartouche, le catalogue ou la langue.

Très lumineux, ce tableau représente une barque à l’embouchure de l’Odet, barrée par Paul Simon, le fils de Lucien, dans laquelle les deux jeunes sœurs de celui-ci, Charlotte et Lucienne, se laissent conduire par le vent qui gonfle doucement une misaine bleue. La mer est calme avec de clairs reflets argentés et l’on aperçoit le phare du Coq sur la rive de Bénodet.

Quittons un moment les eaux saumâtres de la lagune et l’air souvent étouffant de la ville des Doges, ce tableau représente une bouffée d’air breton. Les critiques d’art qui ont voulu désigner le groupe de Lucien Simon et de ses amis sous l’appellation « Bande Noire » n’avaient sans doute pas vu cette œuvre…

Acquisition par le Palais Ca’ Pesaro de ce tableau lors de la Biennale de 1912

La Voile bleue ou Le Bateau est exposé dans ce musée depuis 1912, ayant été acheté par la ville de Venise à la Biennale de cette année-là où Lucien Simon avait une exposition particulière. Cet achat s’est fait dans le cadre d’une politique de constitution d’une collection d’art contemporain : « La collection d’art moderne de la ville de Venise – attribuée à ce qui a été appelé alternativement la Galerie internationale d’art moderne ou le Musée d’art moderne – a été constituée grâce à la Biennale… dont la première date de 1895. » (Catalogue français du musée Ca’ Pesaro, Galerie internationale d’art moderne)

Dans le catalogue, ce tableau est bien représenté sur une pleine page (p. 111) avec la légende suivante :

N° 83. Lucien Simon
Le bateau
Huile sur toile, 228 x 150 cm
En bas, sur le rebord à droite : Simon Acquisition à la Biennale, 1912

Après avoir épousé la sœur d’un peintre breton, Simon s’établit en Bretagne à Combrit-Sainte-Marine dans les premières années du XXe siècle ; il se consacre alors intensément au folklore local, de préférence avec des sujets gais et pleins de mouvements soutenus par des choix chromatiques de type postimpressioniste. Le peintre s’intéresse également à la famille, aussi bien dans des scènes d’intérieur que, comme dans le cas de ce tableau, dans des scènes en plein air ; son autoportrait* avec ses deux filles –Lucienne et Charlotte- par une journée de vent et de soleil, est une bonne occasion de peindre une scène moderne, photographique, caractérisée par de grandes taches de couleur, notamment la grand voile bleue, qui assume ainsi un rôle de premier plan. Le but, dans un cas comme celui-ci, n’est plus de représenter le paysage breton (l’entrée du port de Bénodet) relégué en arrière-plan et ne correspondant que vaguement à la réalité, mais de rappeler certaines œuvres de peintres impressionnistes bien connues, où ces derniers avaient justement fait d’un bateau une sorte d’atelier provisoire dans certains cas.

 

*commentaire de la rédaction du site web : il ne s’agit pas d’un autoportrait de Lucien Simon avec ses deux filles, il s’agit bien sûr de Paul, son fils et de ses deux filles : Il faudra demander au musée de faire rectifier pour leur prochaine édition.

Exposé dans le grand Salon à côté d’une très belle sélection de peintres qui lui sont contemporains

voile-ext-2Le grand salon à l’étage noble, ou salon d’honneur, au premier étage du musée du Ca’ Pesaro reste l’axe central de l’exposition dans le nouvel aménagement datant de 2002, et où l’on trouve des œuvres venant de diverses Biennales. Le tableau de Lucien Simon y côtoie de très belles toiles de fin du XIXe-début du XXe siècle. Des peintures de Bonnard, Chagall, Kandinsky, Cottet (avec une grande toile intitulée La Procession de Saint-Jean en Bretagne), Joan Miro, Albert Marquet, Max Ernst… et de tant d’autres peintres, méritent d’y être vues.

par Dominique Boyer, petit-fils du peintre

Illustrations littéraires

Colloque original – Les journées de Pierre Loti à Paimpol

Des illustrations de Pêcheurs d’Islande de Lucien Simon y étaient présentées jusqu’au 10 juin 2012


Manifestation organisé par L’association Pierre Loti et la ville de Paimpol autour des peintres (Henri Rivière, Faudacq, Séevagen, Bouillé, Herland, etc) et des illustrateurs des éditions originales des romans « bretons » de Pierre Loti (Rudaux, Dufour, Foucqueray, Cheffer, Simon, etc). Editions originales prêtées par la médiathèque de Rochefort. Photographes (Rudaux, Torty, Bouillé).


Voir le programme (PDF – 1.8 Mo)

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Exposition sur Jacques Émile Blanche

Du côté de chez Jacques Émile Blanche, un salon à la belle époque !

Exposition du 11 octobre 2012 au 27 janvier 2013 sur Jacques Émile Blanche, ami de Lucien Simon, à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, au 3 rue Léonce Reynaud 75116 Paris.

 

La Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent consacre sa 18e exposition au peintre Jacques Émile Blanche (1861-1942), portraitiste contemporain et ami de Lucien Simon. « L’exposition se concentre sur sa période faste d’avant 1918 en réunissant plus de soixante-dix œuvres du peintre dans un décor Belle Époque où l’on croisera le jeune Proust, Gide, Rodin, Cocteau, Debussy, Stravinsky, Degas, Mallarmé, Louÿs, Claudel… »

Jacques Émile Blanche est un contemporain peintre et ami de Lucien Simon, auquel il restera lié jusqu’à sa mort en 1943. Fils d’un médecin célèbre spécialisé dans les maladies mentales, il a été mêlé de près à la société mondaine et intellectuelle de son temps. Il a été le portraitiste des hommes en vue et des femmes élégantes de cette époque, portraits dont un grand nombre figurent dans cette exposition, par exemple ceux de Rodin, Degas, Proust, Gide, Ochoa, Bergson, Baignères, Montesquiou, Claudel, sans oublier son modèle préféré, Désirée Manfred, au charme énigmatique. En même temps, il fut un écrivain de qualité, romancier, critique d’art aux opinions bien tranchées qui ne lui valaient pas que des amis.

Il est regrettable que ne figurent dans cette exposition ni le portrait de Lucien Simon par Jacques Émile Blanche, ni celui de Jacques Émile Blanche par Lucien Simon. Les deux tableaux en question sont reproduits ci-après.

 

lucien simon, portrait de jacques emile blanche

Lucien Simon
Portrait de Jacques Émile Blanche

lucien simon

Jacques Émile Blanche
Portrait de Lucien Simon

Dans ses livres et ses articles, il est souvent question de Lucien Simon, et il y aurait lieu de faire une étude plus approfondie de leur relation artistique et personnelle.

Il serait cependant dommage de ne pas profiter de cette belle exposition presque intimiste, avec une présentation de tableaux dans une restitution de salon. Un peu de musique accompagne le visiteur avec même le parfum de la Belle Époque recréée pour la circonstance.


Liens vers la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et le dossier de presse très illustré de l’exposition :

 

De Paris à Quimper, du Conseil Constitutionnel d’Etat au Musée des Beaux Arts de Quimper, transferts d’un très beau et grand tableau « Parade de foire », 1919.

parade de foire lucien simon

Issue directement de l’atelier du peintre, plusieurs années en dépôt au Conseil Constitutionnel et ornant le bureau de son Président, une grande peinture intitulée « Parade de foire », (158 x 199 cm), a été donnée par la famille du peintre au Musée des Beaux Arts de Quimper, complétant le fonds Lucien Simon. Ce sujet a été souvent traité par Lucien Simon et l’exposition du Faouët «  La Fête vue par les peintres en Bretagne  » présentera une aquarelle préparatoire du même motif.

Bain ou Bain de Bretonnes, 1909

Le musée du Luxembourg a acquis l’œuvre dès son exposition au salon. La scène a tant séduit l’artiste et ses amateurs qu’il en a retravaillé plusieurs fois le thème produisant des versions différentes en taille et technique, intitulées les Baigneuses, ou Bain en Bretagne avec nombre d’esquisses, variant la disposition et le nombre des personnages, leurs vêtements, la végétation alentour mais l’esprit, la lumière sont bien les mêmes.

À Combrit Sainte–Marine, en commémoration de la Grande Guerre

L’exposition 2014 à l’Abri du Marin de Combrit Sainte-Marine évoquera les 2 toiles de Notre Dame du Travail peintes par Lucien Simon ainsi que les trois peintures du triptyque Saint Tugdual de Combrit.

Après l’acquisition et accrochage du très beau tableau d’inspiration bretonne « Jour de baptême au pays bigouden » datant des années 30, l’Abri du Marin consacre l’exposition 2014 au centenaire de la Grande de Guerre avec des photos de Jacques de Thézac, les marins américains en 1017, des sculptures de Quillivic, des portraits de famille et des œuvres de Lucien Simon.

Les plaisirs et les jours

EXPOSITION SUR LUCIEN SIMON À SAINT BRIAC (10 JUILLET -10 SEPTEMBRE 2011)

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Exposition « Lucien Simon, Les plaisirs et les jours »

Invitation des plaisirs et des jours« Lucien Simon est un peintre qui a partagé son temps entre son atelier parisien et ses villégiatures en Bretagne, à Sainte-Marie où il a acquis une propriété. Exposant à partir de 1881, en France et à l’étranger, ayant beaucoup voyagé à travers le monde, il fait une brillante carrière, enseignant à l’académie de la Grande Chaumière puis à l’Ecole Nationale des Beaux-arts, membre de l’Académie des Beaux-arts, peintre de la marine, directeur du musée Jacquemart-André. Lucien Simon est un fin portraitiste, peintre de scènes de la vie quotidienne, dont celle des Bretons du pays bigouden. Il a beaucoup aimé observer ses proches, se représentant parfois lui-même dessinant ou peignant. Il exerce son grand talent de coloriste dans de nombreuses scènes de loisir et de fêtes, soirées costumées, représentations théâtrales, bals, fêtes populaires, où l’on porte vêtements traditionnels, tenues de soirée ou déguisements. L’artiste fait jouer la richesse de sa palette dans des motifs de mascarades, de carnaval, de fêtes familiales. Aux fêtes religieuses, ce sont les joutes sportives ou des spectacles de cirque qui retiennent son attention. Dans cette œuvre où s’impose un vrai et grand talent, Lucien Simon s’affirme comme un remarquable peintre de l’homme ».

Texte extrait du site de la mairie de Saint Briac à la rubrique Festival d’Art, expositions : en savoir plus
[gap size= »15px »]
[message_box title= »À lire  » color= »grey »]Le livre-catalogue de l’exposition écrit par la commissaire de l’exposition Mme Patricia Plaud-Dilhuit, intitulé Lucien Simon (1861-1945), Les plaisirs et les jours, édité par la mairie de Saint-Briac sur Mer. [/message_box]

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Exposition au Couvent de la Sagesse de Saint-Briac, le 9 juillet

Au couvent et à la Chapelle de la Sagesse
10 juillet – 31 août 2011, tous les jours de 10h30 à 13h et de 14h30 à 19h
1er septembre – 8 septembre 2011, tous les jours de 14h30 à 18h30
12 septembre – 16 septembre 2011, ouverture scolaire
Mairie de Saint-Briac ; Tél. : 02 99 88 32 34
Office de Tourisme ; Tél. : 02 99 88 32 47
18, rue de la Mairie – 35800 Saint-Briac sur Mer
Information : saint-briac@wanadoo.fr
www.saint-briac.com


Lire le communiqué de presse de l’exposition