Pauline de La Jarrige, 1909 – 1991

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Pauline de La Jarrige, 1909 – 1991

Pauline de La Jarrige, 1909 – 1991

Artiste elle-même, petite dernière d’une famille d’artistes

Pauline, quatrième et dernier enfant de Lucien Simon et de Jeanne Dauchez, deviendra artiste elle-même. Elle naît en février 1909 et grandit dans ce milieu artistique. Sous le regard attendri du peintre Lucien Simon, son père, elle est entourée de sa mère Jeanne Simon aquarelliste portraitiste, de son frère Paul qui deviendra sculpteur et de ses sœurs ainées, elles aussi portées vers les arts, Charlotte comme peintre, Lucienne comme violoniste. « Tout au long de sa jeunesse, ses dons artistiques et créateurs se sont développés dans cette ambiance de culture et d’art qu’était le foyer de ses parents » avec des dons et une sensibilité naturellement ouverte aux arts, à tous les arts. Sa vie durant, elle s’exprimera à travers des œuvres de techniques variées, dessins, vitraux, médailles, scénarios, poèmes…

Une enfance sous le regard attendri des deux parents artistes

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Pauline bébé
Par son père Lucien Simon
Dessin, collection particulière

Pauline enfant de Jeanne Simon

Pauline enfant
Par sa mère Jeanne Simon
Dessin, collection particulière

Pauline grandit dans cette ambiance familiale et artiste à Paris

Pauline est reconnaissable sur de nombreux tableaux à ses nattes.

La leçon de danse de Lucien Simon — 1913, La leçon de danse,
Sous le regard du peintre Lucien Simon, Centre d’Art Rena Sofia, Madrid, catalogue photo Bernheim

Pauline dansant devant la famille et le peintre Aman-Jean — 1917, Pauline dansant devant la famille et le peintre Aman-Jean, catalogue photo Bernheim, localisation et mesures inconnues.

Le goûter au Sémaphore — 1921, Le goûter au Sémaphore, catalogue photo Bernheim, localisation et mesures inconnues.

Visite du peintre Aman-Jean au Sémaphore — 1917, Visite du peintre Aman-Jean au Sémaphore, détail aquarelle, collection particulière.

Elle aimera aussi la Bretagne et son authenticité rugueuse, colorée et sacrée

Avant la naissance de Pauline, Lucien et Jeanne avaient concrétisé leur attachement à la Bretagne depuis 1901 avec l’acquisition d’un ancien Sémaphore désaffecté, battu par les vents face à la mer, à la pointe de Sainte-Marine dans le Finistère.

Promenade à Sainte Marine Lucien SImon

Promenade à Sainte Marine
Lucien Simon
Catalogue Bernheim Jeune Localisation inconnue

Ce lieu deviendra en alternance avec Paris, un lieu riche de leurs productions artistiques, lieu aimé et animé par la vie de famille où enfants et amis se retrouveront avec bonheur. Aussi, dès son enfance Pauline baignera dans l’ambiance de ce bout de terre bretonne à qui elle consacrera, devenue artiste elle-même, une grande partie de sa créativité avec, en particulier, la réalisation de nombreux vitraux très colorés répondant aux demandes locales des recteurs des chapelles anciennes. Son travail sera inspiré avec conviction par une dimension religieuse chrétienne très ancrée dans une Bretagne populaire qu’elle aimera.

Elle développera un attachement fort à son père artiste

À Paris, Pauline est immergée dans ce contexte riche de rencontres d’artistes et développe tôt elle-même ses propres capacités artistiques. Elle entre à l’atelier de la « Grande Chaumière » où son père dispense un enseignement. Elle y apprend les rudiments du dessin et de la peinture. Elle développera un lien privilégié avec ce père qu’elle admire. Avec lui elle parcourt le pays bigouden encore très traditionnel, authentique, empreint de superstitions, qui a marqué tant de peintres. Pauline observe le père peindre, lors de ses séjours fréquents en Bretagne. Elle prend plaisir à être un témoin privilégié des scènes que Lucien Simon observe, compose et peint, et dont les toiles enrichiront plus tard les cimaises de nombreux musées. Ports, femmes aux champs, bourgs, fêtes populaires, cortèges en plein vent, lieux de culte… tout est matière à la contemplation et aussi chez Pauline à la naissance d’une foi profonde qui va l’orienter vers l’art sacré.

Pauline aime ce contexte artistique où la fête est très présente

Entre théâtre, cirque et déguisements largement extraits de la Commedia del Arte, Pauline comme l’ensemble de la famille participera souvent comme modèle, actrice ou costumière dans ces univers festifs recréés dans le cercle familial, très prisés par le peintre Lucien Simon. Elle écrira elle-même des scénarii pour enfants plus tard.

Pauline adolescente, modèle en turban à plume, puis plus tard, Pauline jeune fille en robe verte arrangeant à son tour le turban d’un déguisement orientaliste sur la peinture de gauche intitulée Préparation au bal costumé, peut-être pour la scène de la Soirée au Sémaphore (peinture ci-dessus).

« Artiste dans l’âme » Pauline aime la musique, la chanson, l’écriture, la comédie, elle épousera un homme de théâtre

Artiste sensible, mêlant, art et sentiment social, Pauline, « …généreuse, se joindra aux ‘Équipes sociales’ : mouvement qui consistait entre les deux guerres pour les classes favorisées à donner de leur temps pour développer la culture auprès du monde ouvrier. En 1934, elle s’engage dans la troupe des « Comédiens routiers » où elle interprète Antigone dans une pièce classique de Sophocle…

Elle y rencontre son futur époux Bernard La Jarrige qui fait ses débuts de comédien et se trouve subjugué par le talent et la grâce de l’interprète. »

Lucien Simon

Les comédiens routiers
Lucien Simon
Huile et aquarelle, collection particulière

Pauline épouse Bernard Leynia de La Jarrige le 24 août 1935 à Combrit. Elle a alors 26 ans, Bernard en a 23, il est comédien, fils d’un médecin qui le destinait davantage aux études politiques, il est issu d’une vieille famille corrézienne par son père et d’une très vieille famille aristocrate par sa mère, Adrienne Des Mazis.

Bernard La Jarrige et leur première fille Françoise de Pauline SImon

Bernard La Jarrige et leur première fille Françoise
Pauline Simon
Huile sur toile, collection particulière

Leur premier enfant Françoise naît le 9 juillet 1936. Quatre autres enfants suivront : Martine, Caroline, Marc, lui-même deviendra musicien plus tard et Nathalie.

Pauline soutiendra son mari dans sa carrière de comédien et ses débuts dans le théâtre et le cinéma des années 40.50, Bernard sera admiratif des talents et de la beauté de sa femme

En 1993, Bernard rendra un hommage chaleureux à Pauline et à « son talent fou » à travers la publication d’un petit livre rédigé par l’historien Jakez Cornou. Cet article s’appuie en partie sur cette biographie.